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Définition : accident
1. Ce qui n’existe pas en soi mais en un autre ou, plus précisément, ce à quoi il convient d’exister dans un autre comme dans un sujet d’inhésion. L’accident s’oppose à la substance et lui est relatif. Il en est une détermination complémentaire. Il est donc une perfection du sujet (être substantiel) qu’il fait être de telle ou telle manière sans modifier son essence. Accidentis esse est inesse, l’être de l’accident est un « exister dans » (le sujet, pour le qualifier). On peut même préciser en disant que « l’accident est plutôt d’un étant qu’il n’est un étant » (accidens non est ens sed entis). Ce mode d’existence de l’accident est appelé inhaesio (inhésion) : l’être de l’accident consiste à inhérer (inhaerere). L’esse de l’accident est un inesse réel et distinct de l’esse substantiel. L’inesse ne signifie pas un pur « être dans », mais il consiste à faire être la substance de telle ou telle manière. C’est d’une manière réelle mais analogique que l’esse est attribué à l’accident. Voir Être, Existence, Exister.
2. Depuis Aristote, on distingue neuf accidents prédicamentaux qui, avec la substance, composent la table des dix catégories : la quantité, la qualité, la relation, l’action, la passion, le rapport au lieu (ubi), le rapport au temps (quando), la situation (ou la disposition des diverses parties d’un corps – par exemple assis ou couché – dans un lieu) et la possession ou l’avoir (habitus) (le fait de posséder quelque chose de distinct de soi, par exemple d’être revêtu d’un habit) .
3. L’accident prédicamental désigne le genre auquel appartient tout accident prédicable (ex. tout dominicain est assigné dans un lieu conventuel).
4. L’accident dit prédicable est totalement fortuit parce que particulier (par exemple qu’un dominicain soit assigné à Toulouse). Il s’attribue à un sujet par mode de qualité et de façon non nécessaire.
5. Il faut distinguer l’accident propre et nécessaire (propriété d’une substance), qui suit nécessairement la substance (l’intellect et la volonté pour une âme humaine), de l’accident contingent dont la substance demeure indépendante (avoir des cheveux blancs et non bruns).
6. L’étant accidentel (ens per accidens) est un être qui n’a pas de cause propre, par exemple tel homme est professeur d’anglais par accident, per accidens, alors qu’il est homme (cette personne humaine) par soi, il existe par soi, ens per se. Voir Per se.
7. Si ce qui advient à un sujet est accidentel, on le dira contingent parce que cela n’est pas constitutif de son essence. Il arrive qu’on dise que tout esse créé (ou existence créée) est à ce titre accidentel. En réalité l’esse n’est pas un accident de l’essence, il appartient a un sujet, un habens esse, dont il est l’acte (actus entis). Voir Existence, Inhérer, Prédicament, Substance.
Voir Philippe-Marie Margelidon, Yves Floucat, Dictionnaire de philosophie et de théologie thomistes, p. 27-28.