Accidents et relations non convertibles selon Thomas d’Aquin, Pierre Olivi et Jean Duns Scot

Dominique Demange
5,00 € l'unité
2012 - Fascicule n°1 2012 - Tome CXII
103 - 120
Article
Aristote, Thomas d'Aquin, pierre olivi, Accident, Relation, Jean Duns Scot

Résumé

Cette contribution prend pour point de départ l’interprétation, donnée par Jules Vuillemin dans ses Cinq études sur Aristote, du troisième mode aristotélicien des relatifs, ou relations sans converse. Selon Vuillemin, ce type de relation, inédit pour la logique moderne, serait structurellement lié au réalisme aristotélicien. L’article se propose de confronter cette thèse aux lectures médiévales des relations du troisième mode. La relation est conçue par les médiévaux comme une propriété accidentelle ; c’est sur cette base que l’on comprend que pour les médiévaux, la question du réalisme n’est pas directement ni nécessairement impliquée dans leur interprétation du troisième mode des relatifs.

Extrait

Dans son ouvrage sur Aristote publié en 1967, De la logique à la théologie, Cinq études sur Aristote, Jules Vuillemin se proposait de comprendre ce qu’il appelle le « système d’Aristote » à la mesure de la logique moderne. Sous l’impulsion d’objections de Jacques Brunschwig, il avait repris et approfondi sa quatrième étude (« La théorie des relations mixtes ») dans les dernières années de sa vie. Dans l’annuaire du Collège de France, J. Vuillemin résume ainsi son cours de 1990 (qui devait être le dernier) : « J’ai repris, corrigé, systématisé la question des “relations mixtes” dont j’avais traité en 1967. J’ai confirmé mes conclusions. » Il travaillait alors à la version remaniée, corrigée et amplifiée de cette étude, version finale qui a été publiée, de façon posthume, en 2008 chez Peeters.