En parlant de l’amour du prochain et de nos obligations envers lui, nous nous sommes déjà heurtés au problème de la quantité. Ce problème se posera aussi dans bien d’autres situations pratiques de la vie spirituelle : le problème de l’excès dans le bien, de l’obligation parfois de dire non. Nous savons bien que Dieu ne se trouve pas dans les extrêmes. Mais la difficulté consiste surtout à identifier ce qui est extrême. Un extrême pour une personne peut ne pas l’être pour une autre, et un extrême à une période de la vie d’un homme peut ne pas l’être à une autre. Dans d’autres cas, il se peut qu’un extrême le demeure toujours.
Les solutions pratiques à ce problème impliquent souvent un jugement délicat. C’est pourquoi Dieu ne nous a pas laissé sans aide adéquate. Il y a deux sources fondamentales pour nous guider. L’une fait partie de la nature humaine, c’est notre raison. L’autre est proche de nous, c’est Dieu. Il s’agit bien sûr d’une image simplifiée, que nous aurons à compléter.
Lorsque nous disons que la raison est un moyen de nous guider dans notre vie spirituelle, nous disons en fait que ce qui nous guide est la vérité. La raison est un don de Dieu pour nous rendre capable d’accéder à la vérité par nous-mêmes. La raison est notre lumière. Mais là encore, c’est trop simplifié. Dieu nous a également donné deux autres moyens, meilleurs, d’accéder à la plénitude de la vérité. L’un d’eux est sa révélation, ce qu’il nous dit lui-même, et c’est ce que l’on trouve en particulier dans la Bible. L’autre moyen, qui n’est pas différent du premier mais qui applique sa parole à notre esprit, c’est l’Eglise. Mais bien que ces moyens soient supérieurs à la raison pour trouver certaines vérités, ils sont insuffisants pour la vie spirituelle pratique. En majeure partie, la Bible et l’Eglise nous donnent toutes deux des principes et des lois. Pour voir comment appliquer ces lois et principes aux détails de notre vie, et pour porter tout notre être à la perfection que Dieu et l’Eglise veulent de nous, quelque chose d’autre est nécessaire. Il s’agit, redisons-le, de la lumière de la raison.
Bien que la raison soit notre lumière personnelle, nous devons honnêtement reconnaître qu’elle est souvent une faible lumière. Elle est soumise à de nombreuses influences déraisonnables, telles que nos émotions rebelles, nos préjugés, et les rationalisations induites par nos désirs ou par les énormes forces enfouies au plus profond de notre inconscient et que nous ne voyons que rarement. Notre lumière est une lumière incertaine. Aussi, connaissant la sollicitude de Dieu à notre égard, nous nous attendons à ce qu’il ne nous abandonne pas à un naufrage certain. Il perfectionne cette lumière, il la renforce, il la fait briller plus clairement par ses soins personnels dans une vertu : la sainte prudence.
Qu'est-ce que la prudence ?
Le mot prudence nous fait hésiter. Il s’est tellement chargé de connotations indésirables qu’il est difficile de le considérer comme conférant la maturité ainsi que l’audace et la décision dans le jugement : qualités que nous associons par exemple à la virilité de l’homme raisonnable. D’une part, « prudent » désigne souvent une personne timorée, trop soucieuse : exemple peu attrayant à la fois comme chrétien et comme être humain. D’autre part, une certaine littérature spirituelle a rendu certains d’entre nous suspicieux à l’égard de toute prudence à cause des dénonciations de la fausse prudence du monde. Et cependant, « prudence » est un bon mot. Si nous cherchions à en trouver un meilleur, nous nous couperions d’une tradition qui remonte à la sagesse des anciens philosophes, et ce à travers deux mille ans d’histoire chrétienne.
Cette vertu qui renforce et rectifie notre raison pratique est ce qui fait de l’homme un homme vraiment admirable. Grâce à nos romantiques, nous avons tous quelque peu intégré l’idée que l’audacieux téméraire, l’idéaliste impossible, ou même le Don Quichotte, seraient admirables. Pourtant, la vie et l’histoire sont pleines de réussites partielles, de tragédies complètes, d’espoirs jadis vivants et aujourd’hui morts, non pas toujours à cause d’hommes mauvais, mais parfois à cause de « bons » imprudents[1]. Et tandis que nous ne louerions pas un manque de vraie prudence chez nos médecins, nos architectes, nos constructeurs, ou nos cuisiniers, nous tenons souvent pour acquis que l’homme spirituel est reconnaissable à une sorte de pieuse témérité. Nous nous attendons au moins à ce qu’il manque d’esprit pratique. Bien sûr, il y a eu quelques saints de ce genre, tout comme il y a eu quelques scientifiques manquant d’esprit pratique, mais ils ne représentent pas un idéal. Notre amour de Dieu et du prochain nous conduira à utiliser les meilleurs moyens à notre disposition. User de moins de sagesse, c’est faire preuve de moins d’amour. Notre Seigneur veut que nous suivions un idéal pratique : « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme des serpents et candides comme des colombes » (Mt 10,16).
La vertu de prudence n’est pas une chose négative et timorée. Elle est positive et dynamique. C’est le pouvoir qu’a l’homme d’assimiler une certaine vérité, non pas comme une leçon dans un manuel, mais comme un moyen à usage pratique et créatif dans le gouvernement de soi-même et des autres. La prudence ne nous dit pas quel est notre but dans la vie. Elle ne nous fournit pas de principes. Ceux-ci doivent être acquis ailleurs, par la révélation, par l’Eglise, et par notre propre étude et réflexion. Mais la prudence nous indique les moyens à prendre pour atteindre notre but, la route à suivre, les chemins de traverse à éviter. Elle est, en somme, notre chemin vers la réalité concrète, vers la vérité personnelle de notre vie. Cette voie de la vérité pratique est ainsi l’autoroute de la paix intérieure.
Conséquences
Nous avons déjà considéré cette vertu sans la nommer, notamment lorsque nous avons discuté des occasions prochaines de péché. Dans ces cas, comme dans beaucoup d’autres, Dieu ne fait pas tout à notre place. Le fait de lui demander de l’aide sans faire appel à nos propres capacités de raisonnement ou de bon sens explique certains de nos échecs. L’homme sage ne se contente pas de prier, il réfléchit aussi à son problème et l’aborde sous un angle pratique. Par exemple, que peut-on faire pour que cette occasion proche de péché devienne une occasion lointaine ? Un homme qui avait un penchant pour l’alcool lors de voyages d’affaires a surmonté son problème assez simplement en emmenant sa femme avec lui.
Non seulement il y a des problèmes concernant le péché, qu’il soit grand ou petit, mais il y a aussi, dans la vie spirituelle, des problèmes entre le bien et le meilleur. A titre d’exemple, nous avons déjà vu que l’amour de Dieu est une loi supérieure à l’amour du prochain. Ainsi, nous devons éviter ceux qui ne sont peut-être pas mauvais mais qui, néanmoins, ne sont pas bons pour nous. Nous devons également prendre en considération notre santé. Nous devons limiter le temps que nous pouvons donner aux autres. Cependant, ce ne sont pas des exemples – si nombreux soient-ils – qui peuvent nous donner les réponses exactes à tous les problèmes de notre propre vie. Les nombreuses solutions requièrent l’application de notre raison (ou de la raison de quelqu’un d’autre, si nous demandons conseil) aux principes et aux problèmes. C’est la gloire de l’homme d’avoir reçu ce pouvoir de la raison pour le faire, et c’est sa chance que Dieu soit avec lui pour l’aider à le faire.
Certaines décisions, à mesure que nous avançons dans la vie spirituelle, exigent un jugement très délicat. Pour compenser cela, la vertu elle-même devient plus forte, fortifiée qu’elle est par la grâce de Dieu d’une part et par une expérience croissante d’autre part. En outre, dans certains cas, Dieu apporte une aide spéciale en nous communiquant la décision. Ce n’est pas une révélation, et cela peut venir d’un conseil humain ou de notre propre réflexion et étude. L’élément essentiel est ici l’assurance intérieure qu’une certaine ligne de conduite est la voie de Dieu pour nous. Il s’agit d’une manifestation de l’un des dons du Saint-Esprit, le don de conseil. Tous, nous avons ces dons dans notre âme par le baptême, mais ils ne sont pas souvent utilisés par Dieu dans la vie des débutants. Le don de conseil est là à la fois comme une lumière de réserve en cas d’urgence et comme un instinct qui nous rend capable de choisir, parmi les nombreux chemins et voies de la vie spirituelle, celui pour lequel Dieu nous a faits, notre vocation personnelle, comme nous l’avons appelée plus haut.
Comment progresser dans la vertu de prudence ?
Nous voulons accroître cette vertu de sainte prudence, parce que personne ne veut subir les dangers, les retards, les douleurs, et les regrets qui découlent d’un manque de sagesse. Mais comment accroître cette vertu et l’aide de Dieu qui l’accompagne ? Nous allons maintenant évoquer plusieurs pistes.
La première manière est d’une simplicité profonde et terrifiante. En général, nous augmentons l’efficacité de cette vertu par une bonne vie. Inversement, c’est en menant une mauvaise vie que nous lui nuisons le plus. Notre esprit est influencé par notre vie, par ce que nous trouvons attirant ou agréable. Nous rationalisons notre conduite, c’est-à-dire que nous asservissons notre raison à notre conduite afin de vivre dans une sorte de paix forcée. Mais ce faisant, nous abandonnons l’orientation de la raison, nous n’atteignons pas la vérité, nous sommes étrangers à la réalité. Par exemple, selon le jugement de l’esprit ample et réfléchi de saint Thomas, les péchés de la chair peuvent déformer notre raison plus que d’autres péchés. Ceux qui s’y plongent volontairement sont incapables de voir clairement le chemin qui mène à Dieu en raison de la nature aveuglante de ce plaisir pressant. Saint Thomas observe également qu’un trop grand désir des biens matériels peut aboutir à une contrefaçon de la prudence qui n’est qu’habileté.
Une autre façon de grandir dans la vertu de prudence est la volonté d’apprendre de ses erreurs. Bien sûr, cela signifie tout d’abord que nous avons suffisamment d’humilité pour admettre que nous commettons des erreurs. Certains d’entre nous évitent cette vérité, par un grand appel au fait que « nous commettons tous des erreurs », mais sans parvenir à admettre leurs erreurs concrètes ici et maintenant, et ce même après un certain temps. De même que l’humanité doit tirer des leçons de l’histoire, chaque homme a sa propre histoire et doit la lire souvent s’il veut être sage. A mesure que nous gagnons en perspicacité dans la vie spirituelle, nous réexaminons continuellement et peut-être révisons nos décisions passées, toujours dans le sens d’une synthèse plus élevée et plus large. Quant à nos erreurs passées, nous les tolérerons mieux car nous en tirerons profit, et c’est ainsi que la bonté de Dieu est à l’œuvre. Il ne peut tolérer le mal sans en tirer un bien plus grand.
Une autre façon d’accroître la sainte prudence est de mettre en pratique promptement ses conclusions. Ce n’est pas la même chose que d’agir sans réfléchir. Très peu de nos décisions majeures doivent être prises sur l'instant, et pour celles-ci nous devons compter sur la Providence divine et l’habitude bien développée de choisir le meilleur chemin pour arriver à notre but. Mais pour la plupart des choses importantes, nous pouvons et devons prendre le temps de la délibération. Une fois la décision prise, nous entretenons la vertu et nous nous ouvrons à être dirigés par Dieu en agissant rapidement lorsque cela est possible ou conseillé. Nous péchons contre notre esprit en restant dans l’indécision, surtout pour des choses insignifiantes. D’une manière ou d’une autre, nous devons nous décider et nous tenir à nos décisions. Saint François de Sales conseille de jouer à pile ou face pour résoudre les petits dilemmes. Même si une erreur occasionnelle est commise de cette manière, elle est infiniment moins grave que le danger de rester dans une indécision chronique.
Les qualités de l’homme prudent
La véritable prudence est donc le contraire de ce qu’on lui reproche souvent, à savoir d’être trop frileuse. L’homme irrésolu n’est pas l’homme prudent. Il tend à être craintif, ou battu par la vie, ou bien enchaîné par la paresse ou par quelque autre vice. L’homme prudent n’essaie pas d’obtenir plus de certitude que la situation ne peut lui donner. Il est soutenu par la confiance en Dieu et par le courage, deux vertus fortes. C’est toute la bonté de son caractère qui détermine ses décisions. En fin de compte, nous ne pouvons pas avoir une vertu parfaite sans toutes les autres.
La vertu de prudence, même dans sa perfection, ne rend pas l’homme orgueilleusement indépendant des autres. La vraie sagesse est virilement humble. Elle sait que nos pensées ont tendance à être égocentriques, et que c’est un obstacle à la réalité objective. Un homme vraiment sage prendra conseil auprès d’autres personnes. La vertu de prudence le rendra capable de savoir quand prendre conseil, à qui le demander, et s’il a reçu ou non un bon conseil. Le meilleur conseiller d’un homme, le plus souvent, sera son ami, parce qu’un ami peut pénétrer jusqu’à la situation intérieure de l’âme et cependant voir la réalité extérieure mieux que celui qui est empêtré dans ses sentiments. Dans certains domaines, nous ne sommes ramenés à la réalité que par l’amour d’un ami. Mais cet amour n’est pas la même chose que la sentimentalité qui fait obstacle à l’objectivité.
La nécessité d’un conseil humain avisé ne fait que souligner la plus grande dépendance que nous devons avoir à l’égard de Dieu. Il est capable de nous guider, non seulement par des voies directes et indirectes, mais aussi en dépit des raisonnements erronés et des mauvais conseils. Nous devrions l’inclure dans tous nos projets, non comme un spectateur curieux, mais comme un ami profondément impliqué. Nous devrions toujours nous tenir devant lui en prière, pour obtenir lumière et décision, et finalement pour que s’accomplisse en toute sécurité ce qu’il sait être la vérité dans notre vie.
Conclusion
Un peu de recul devrait me faire comprendre que la sainte vertu de prudence doit dominer toutes les autres vertus pour que celles-ci soient véritablement des vertus... toutes, sauf l’amour de Dieu, parce que je ne peux pas trop aimer Dieu (même si l’imprudence est possible dans la manière de lui manifester mon amour et dans le temps que je pourrais vouloir y consacrer). Je dois aussi considérer le péché comme la plus grande des imprudences. Je dois veiller à ne pas confondre la prudence avec la timidité ou la médiocrité, de peur d’être amené à penser que la témérité et le caprice sont des qualités admirables. Je dois me servir de ma mémoire pour me rappeler le sens de mes décisions passées et les erreurs qui les ont peut-être causées. Je dois constamment garder Dieu dans mes projets pour qu’ils soient couronnés de cet ultime succès : être les mêmes que les siens.
Note sur l'ouvrage et l'auteur (par fr. Bruno-Thomas Mercier des Rochettes)
Le présent texte est un chapitre extrait de Beginnings in Spiritual Life , par Fr. Dominic Hoffman O.P. (1913-1998). Fils de la province du Très-Saint-Nom-de-Jésus (ouest des Etats-Unis), Fr. Hoffman fut longtemps professeur de lycée. Il enseigna la physique, les mathématiques, et la théologie morale. Pendant ce temps, il écrivit cinq livres sur la vie spirituelle. Il exerça aussi d’autres apostolats, en paroisse et comme aumônier d'hôpital. Ses ouvrages suggèrent une grande expérience en matière d’accompagnement spirituel. Fr. Hoffman était réputé homme de prière et religieux obéissant, patient dans les épreuves de santé qu’il connut, professeur édifiant et inspirant.
Les ouvrages de théologie spirituelle de Fr. Hoffman forment un ensemble excellent, couvrant la plupart des questions, problèmes, et étapes de la vie spirituelle. Ils seront utiles aux laïcs comme aux consacrés. C’est un enseignement sûr, simple, exceptionnellement équilibré, pratique. Profondément thomiste, notre auteur fait preuve d’une bonne connaissance de l’Ecriture Sainte (notamment de Saint Paul), ainsi que des auteurs mystiques (en particulier des Docteurs de l’Eglise issus de l’ordre du Carmel). Fr. Hoffman traite des difficultés réelles de la vie spirituelle, plutôt que de questions disputées de théologie spirituelle ou d’exégèse des auteurs spirituels. Il intègre ce qu'il faut de psychologie moderne, exposant de sains principes et de bons conseils, usant d’utiles descriptions. Il est enfin plein de bon sens.
Beginnings in Spiritual Life (1966, réédité en 2013, disponible en anglais et en espagnol) s’adresse aux débutants, aussi appelés commençants par les théologiens. Cet ouvrage traite des fondamentaux de la vie chrétienne en matière de sacrements, de morale, et de prière. Il est composé, plus encore que les autres ouvrages du même auteur, de petits chapitres relativement indépendants les uns des autres. Il ne s’agit pas d’un recueil de méditations. L’ensemble forme comme un manuel de spiritualité, mais le style est celui d’une prédication orale, de conférences pour retraites et récollections. Le chapitre ici traduit est le 35ème.
Fr. Dominic Hoffman est aussi l’auteur de :
- Maturing the Spirit (1973, disponible en anglais). Entre autres choses, y est bien expliqué ce qui relève de l’essentiel de la sainteté et de la vie spirituelle, à distinguer de ce qui est propre à tel ou tel saint.
- Living Divine Love (1982, épuisé), assez semblable au précédent, peut-être moins ordonné ou moins lié, mais abordant comme toujours divers points de théologie spirituelle avec cette manière claire et directe qui caractérise notre auteur.
- The Life Within (1966, épuisé), que nous estimons le meilleur et le plus précieux de ces ouvrages, même s’il ne s’adresse pas à tous mais plutôt aux « progressants ». Fr. Hoffman y traite du détachement et de la contemplation.
- Consecrated Life: Contributions of Vatican II (2005) est un ouvrage posthume, édité par Fr. Basil Cole, O.P.. Fr. Hoffman, lecteur soigneux, sût lire Vatican II comme il se doit : en continuité avec l’enseignement traditionnel de l’Eglise.
Du haut de notre petite expérience, nous ne connaissons pas d’équivalent français de cette œuvre américaine, quoi que nous ayons d’excellents auteurs spirituels contemporains (Caffarel, Porion, Guillerand, etc.). C’est ce qui nous pousse à faire connaître les écrits de Fr. Hoffman. Toute aide dans ce sens sera bienvenue ! [2]
-
Note de l’auteur : Le lecteur aura une entière et excellente explication de ce malheur dans l'histoire de la religion en lisant Enthusiasm de Ronald Knox. ↩
-
Je remercie la Province du Très-Saint-Nom-de-Jésus d’autoriser la publication de cette traduction ; Fr. Basil Cole, O.P. pour sa relecture de l’introduction, et pour m’avoir fait connaître The Life Within ; Lucie C. pour la transcription du texte et son aide dans la traduction. ↩