La compréhension de saint Thomas par Roger Pouivet, dans son livre Après Wittgenstein saint Thomas, a fait l’objet d’un examen critique par François-Xavier Putallaz, dans un article de la Revue thomiste 111 (2011), p. 35-65. R. Pouivet propose une réponse à certains des points de la critique. Il explique en quoi consiste ce qu’on appelle le « thomisme analytique » et défend la thèse que les présuppositions de cette approche analytique de Thomas d’Aquin sont différentes de celles d’un médiéviste, mais pas moins défendables.
Dans la conclusion de l’article qu’il a consacré à mon ouvrage Après Wittgenstein, saint Thomas, François-Xavier Putallaz explique que, dans le livre, « c’est évidemment la méthode de lecture de saint Thomas qui paraît difficilement justifiable ». Il ajoute que « la méthode historico-critique, si elle ne tombe pas dans un historicisme stérile, [lui] semble requise pour une juste intelligence des textes, sicut verba sonant ; il y va du sens objectif des textes à saisir en lui-même ». Cette méthode, qui m’aurait fait défaut, consiste à étudier d’abord le contexte, puis le sens donné par saint Thomas lui-même à ses affirmations et à porter un jugement critique sur la vérité universelle de telle ou telle idée.