Les spéculations médiévales sur la nature peuvent-elles encore nous instruire ? Ou bien ne sont-elles bonnes qu’à illustrer l’archaïsme d’une science alors balbutiante ?
Cet ouvrage étudie la pensée de Thomas d’Aquin sur la nature à travers la notion de matière première. Héritée d’Aristote, celle-ci est difficilement saisissable. La matière première n’est pas une chose mais la racine du caractère matériel de tout corps. Partout présente, elle n’est nulle part visible, sinon au travers de la réalité qu’elle délimite, et dans le cycle des générations et des corruptions dont elle assure la perpétuité. Pour Thomas d’Aquin, elle est un être, mais purement en puissance par rapport à la forme.
Si le docteur médiéval n’a pas écrit de traité sur la matière première, il n’en a pas moins une doctrine souvent innovante sur plusieurs points : sa nature, son statut de créature et sa bonté.
La matière première se révèle être la pièce maîtresse d’une réflexion sur le changement. Elle explique la possibilité d’une indétermination et d’une évolution au sein de l’univers créé par Dieu. De tels principes métaphysiques peuvent être féconds pour élaborer une philosophie de la nature aujourd’hui.
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