Le salut des enfants morts sans baptême : À propos de l'ouvrage de dom Jean Pateau

Étienne Dumoulin
5,00 € l'unité
2018 - Fascicule n°2 2018 - Tome CXVIII
1800
313 - 330
Etude
Salut, bapteme, enfants, jean pateau

Sous titre

À propos de l'ouvrage de dom Jean Pateau

Résumé

Quel salut pour les enfants morts sans baptême ? À cette délicate question toujours sans réponse magistérielle définitive, l’auteur saisit l’occasion d’une étude de dom Pateau intitulée Le Salut des enfants morts sans baptême (Paris, Artège Lethielleux, 2017) pour présenter les arguments qui plaident en faveur de leur admission à la vision béatifique. Il s’attache en particulier à relever des éléments de réponse parmi des textes de saint Thomas d’Aquin et même de saint Augustin souvent méconnus de la tradition scolastique et rarement cités par les tenants de l’hypothèse des limbes. Il encourage une formulation plus audacieuse pour le Catéchisme de l’Église catholique.

Extrait

Saluons d’emblée l’opportunité du travail de dom Pateau. Rares en effet sont les publications récentes en langue française sur la question du salut des enfants morts sans baptême qui n’est pas «seulement une question de doctrine mais aussi une priorité pastorale de notre époque moderne». Dans le monde francophone, les études consacrées à ce sujet ont été nombreuses dans les années 1950 et jusqu’en 1975, mais sont devenues beaucoup plus rares au cours des quarante dernières années. Du seul point de vue de la documentation, le présent travail aurait certainement gagné à faire état de façon plus exhaustive des précédentes études afin de mieux mettre en relief le développement théologique. Citons en particulier les études de Léon Renwart (1958) et d’Henri de Lavalette (1960), puis, après le Concile, celle d’Edmond Boissard (1974) ainsi que les contributions de plusieurs dominicains de tradition thomiste : P.-Th. Camelot, Michel-Marie Labourdette, Jean-Hervé Nicolas, Serge-Thomas Bonino, Gilles Emery et Philippe-Marie Margelidon. Pour mémoire, afin de mieux situer la publication de dom Pateau, rappelons ici que lors du Concile « on jugea que la réflexion théologique sur cette question n’avait pas atteint une maturité suffisante » pour être mise à l’ordre du jour. « Elle ne fut pas soumise aux délibérations du concile, et fut laissée ouverte pour de plus amples recherches. » En s’appuyant sur les deux versets scripturaires « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2, 4) et « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas » (Mc 10, 14), le Catéchisme de l’Église catholique a fait un premier pas décisif en ne mentionnant plus l’hypothèse des limbes mais en proposant de confier les enfants morts sans baptême à la miséricorde de Dieu.