La souffrance et la joie de l’âme du Christ dans l’agonie de la Passion dans la Somme de théologie de saint Thomas d’Aquin

Philippe-Marie Margelidon o.p.
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2017 - Fascicule n°3
2017
355 - 396
Article
Christologie

Résumé

La mystérieuse coexistence de la souffrance et de la joie dans l’âme humaine du Christ lors de sa Passion a retrouvé un regain d’attention théologique dans la cadre des nombreuses études qui fleurissent sur la christologie balthasarienne de la descente aux Enfers. La position thomasienne apparaît décalée, en retrait par rapport à certaines intuitions du théologien de Bâle. Sans entreprendre une comparaison, certainement utile et fructueuse, il est nécessaire de considérer la position thomasienne dans son cadre interprétatif et à l’intérieur du dispositif sotériologique dont il est un élément souvent négligé.

Extrait

La question des passions de l’âme de Jésus suscite un regain d’intérêt dans les publications sur la christologie de saint Thomas. On sait  aussi  que  notre  docteur met avantageusement en œuvre dans la Somme de théologie ce qu’il a consciencieusement analysé dans ce qu’il est convenu d’appeler son traité des passions de l’âme. L’analyse thomasienne manifeste et accuse la différence d’avec les développements  contemporains  de  la  théologie  balthasarienne,  pour ne prendre que cet exemple. Il n’est pas inutile d’en comprendre les raisons et les fondements. Pour ce faire, il conviendrait de suivre de près la manière dont saint Thomas l’aborde dans son contexte scripturaire et patristique, ce que nous ne pouvons faire ici. Notons au passage que la pertinence de son exégèse théologique de l’agonie de Jésus nous renvoie aux fondements et aux principes de sa christologie dont elle est, en quelque sorte, la vérification herméneutique ; c’est aussi son intérêt.