Le P. de Lubac fut un lecteur assidu de saint Thomas d’Aquin, au point de le convoquer dans toutes les questions théologiques qu’il eut à traiter. On peut parler, à l’égard de l’usage lubacien du corpus thomasien, d’assomption critique en vue de redécouvrir l’esprit authentique de la doctrine thomasienne. Relativisant l’apport doctrinal de l’aristotélisme, il valorise au contraire la source scripturaire de la forma mentis de l’Aquinate.
Le P. de Lubac fut un lecteur assidu de saint Thomas d’Aquin, au point de le convoquer dans toutes les questions théologiques qu’il eut à traiter. On peut parler, à l’égard de l’usage lubacien du corpus thomasien, d’assomption critique en vue de redécouvrir l’esprit authentique de la doctrine thomasienne par-delà certains gauchissements de la scolastique à l’époque baroque. Dégager la doctrine authentique du Docteur commun afin d’en libérer des virtualités tenues captives dans les systématisations ultérieures supposait, pour le P. de Lubac, de rouvrir le canal de la longue tradition antérieure qui en irrigue la pensée.Nous verrons tout d’abord comment il se réfère à saint Thomas en réhabilitant la doctrine du désir naturel de Dieu ; ce sera notre principal développement puisque c’est par rapport à cette question que sa fidélité à saint Thomas a été le plus contesté 2. Ensuite, le recours à saint Thomas sera présenté dans le traité lubacien de la connaissance de Dieu comme une implication doctrinale du désir naturel du surnaturel en ce qui concerne le rapport de l’intelligence à l’esprit. Enfin, il restera à évoquer tout au moins le rôle décisif du recours à saint Thomas d’Aquin dans la présentation lubacienne de l’exégèse spirituelle de l’Écriture, en particulier concernant la doctrine des quatre sens, avant de conclure brièvement.
