L’ontologie de la grâce : après Chauvet, saint Paul

Bernhard Blankenhorn o.p.
5,00 € l'unité
2012 - Fascicule n°4 2012 - Tome CXII
663 - 692
Article
Ontologie, Chauvet, Grâce, Saint Paul

Résumé

Louis-Marie Chauvet applique la critique heideggérienne de la métaphysique classique à la théologie thomasienne de la grâce. Il refuse l’ontologie de la grâce en faveur d’une notion de la grâce comme construction du sujet humain à travers les rites sacramentels. La position antimétaphysique de Chauvet se heurte à la lecture des sarx et pneuma pauliniens proposée par l’école d’exégèse « New Perspectives on Paul ». Saint Paul voit souvent la chair et l’esprit comme forces cosmiques qui modifient la constitution intrinsèque de l’homme. Son approche non philosophique de la nature de la chair et de l’esprit implique une ontologie de la grâce qui tend vers une notion de la grâce créée. Plusieurs similitudes frappantes entre la vision paulinienne du pneuma et la doctrine métaphysique thomasienne de la grâce mettent en doute l’archéologie de l’ontologie de la grâce mise en avant par Chauvet.

Extrait

Dans son grand livre Symbole et sacrement et dans son étude récente Le Corps, chemin de Dieu, Louis-Marie Chauvet applique à la théologie sacramentelle la méthode heideggérienne qui associe destruction et construction. Comme Martin Heidegger propose une destruction de l’histoire de la métaphysique afin de repenser l’être, Chauvet propose une destruction de la théologie scolastique afin de repenser l’être des sacrements et de la grâce.