L’aspect ecclésiologique n’est pas le plus important de la Déclaration Dominus Iesus (6 août 2000). Pourtant, c’est sur la réaffirmation de la doctrine selon laquelle « l’unique Église du Christ subsiste dans l’Église gouvernée par le Successeur de Pierre et les évêques en communion avec lui... » (LG, n° 8, § 2) qu’elle a été le moins bien perçue par l’opinion. La présente étude rappelle la longue et régulière transmission de cet enseignement du concile Vatican II jusqu’à nos jours, par des documents magistériels qui constituent une « chaîne » interprétative riche et cohérente. En second lieu est rappelée l’exégèse que ces documents semblent autoriser, laquelle est comparée aux visions ecclésiologiques des frères séparés, Orthodoxes et Réformés.
La Déclaration Dominus Iesus de la Congrégation pour la doctrine de la foi, du 6 août 2000, a fait l’objet de multiples critiques convergeant souvent vers l’idée suivante : le document rompt l’évolution doctrinale de l’Église catholique romaine. Depuis une quarantaine d’années, dit-on en substance, la vision théologique catholique s’est progressivement ouverte au dialogue oecuménique et au dialogue interreligieux, dans une attitude toujours plus bienveillante pour les « autres ». Avec Dominus Iesus, un pas considérable en arrière, un recul frileux, voire injurieux pour les frères séparés, auraient été accomplis.