Une lumière pour accéder à la Lumière : Lecture d'un article du Cursus theologicus de Jean de Saint-Thomas

Stéphane Mercier
5,00 € l'unité
2013 - Fascicule n°1 2013 - Tome CXIII
83 - 115
Article
cursus theologicus, jean de saintthomas, Intellect, lumiere de gloire, essence divine, Lumière, cajetan, francois sylvestre

Sous titre

Lecture d'un article du Cursus theologicus de Jean de Saint-Thomas

Résumé

En affirmant la nécessité d’une « lumière de gloire » pour permettre à l’intellect créé d’accéder à la vision de l’Essence divine, le concile de Vienne ne statua par sur la nature de cette lumière. Le présent article propose une
exploration détaillée de l’examen consacré à cette question par le théologien dominicain Jean de Saint-Thomas, au XVIIe siècle, dans la lignée des maîtres du siècle précédent, Cajetan et François Sylvestre en tête.

Extrait

Nous avons entrepris, non sans quelque inquiétude, d’analyser ici quelques pages du traitement consacré par Jean de Saint-Thomas à la lumière de gloire. En effet, une étude solide et détaillée existe sur la question, depuis la publication en 1950 d’un long article du P. Jules Paquin, de la Compagnie de Jésus, tiré de sa thèse de doctorat consacrée à L’acte de la vision béatifique selon Jean de Saint-Thomas. Que proposons-nous donc, qui justifie la présente entreprise ? Deux choses, essentiellement. D’abord, une manuductio plus analytique que proprement synthétique, qui puisse servir au lecteur pour accéder à l’intelligence de la manière scolastique dont Jean envisageait la question du lumen gloriae dans le premier article de sa quatorzième dispute sur la Prima Pars. Ensuite, il nous a paru bon, afin de cerner plus exactement la teneur de la doctrine thomiste, d’associer, à l’étude de Jean lui-même, les commentaires de François Sylvestre sur la Somme contre les Gentils, et de Cajetan sur la Somme de théologie : si la lumière de gloire vient de Dieu seul pour élever l’intellect à l’ordre surnaturel, il n’est pas inutile, en demeurant dans la sphère simplement naturelle, de permettre à nos esprits de bénéficier des rais de lumière que diffusent encore, à plusieurs siècles d’intervalle, les belles intelligences des grands docteurs dominicains.