Le P. Bouillard, dans Conversion et grâce (1944), initie une réflexion sur le rapport entre l’immutabilité de la vérité et son expression, variable dans le temps, entre l’unité de la théologie et la multiplicité des systèmes théologiques. Il donne, avec le P. de Lubac, une assise épistémologique à une conception renouvelée de la théologie. Leurs contradicteurs, les Pères Labourdette et Garrigou-Lagrange, en dépit d’une métaphysique commune, se divisent sur la nature du système théologique. Ces quatre lectures divergentes de l’oeuvre de saint Thomas témoignent d’un éclatement des positions thomistes.