L’article de la Revue thomiste sur « l’humilité chez saint Thomas d’Aquin » que nous avions écrit en 2019 ne nous a pas semblé assez approfondi sur trois points. Nous proposons ici à nos lecteurs une brève note complémentaire.
Vertu annexe de la tempérance, l’humilité est une vertu morale fondamentale : « C’est en la volonté que consiste essentiellement l’humilité, qui est donc directrice et modératrice de certains actes de cet appétit », écrit saint Thomas. De quels actes s’agit-il ? Précisons. Selon l’Aquinate, l’humilité tempère la confiance en soi, réprime l’espoir présomptueux et empêche de désirer avec excès les grandeurs. Or, suivant les cas, ces mouvements de l’âme ont pour sujet (ou siège) la volonté, c’est-à-dire l’appétit rationnel, ou bien l’appétit irascible. On peut donc parler d’un « double sujet de l’humilité », la volonté et l’irascible, comme c’est le cas pour l’orgueil ou encore l’espérance naturelle.