La séance publique du 12 janvier 2015, à l’Institut catholique de Paris, fut consacrée à l’ouvrage Métaphysiques rebelles d’Olivier Boulnois. L’A. y présentait les thèses de son livre, accompagné des exposés et des questions d’Isabelle Moulin et du fr. Thierry-Dominique Humbrecht, o.p. Ces trois communications sont rassemblées ici.
1. L’histoire et l’essence de la métaphysiqueRetracer l’histoire de la métaphysique, c’est du même coup faire acte critique, s’interroger sur sa possibilité. En écrivant Métaphysiques rebelles, j’ai souhaité montrer la genèse de cette discipline, inventée au Moyen Âge. Comment s’est fait le passage d’un titre d’ouvrage d’Aristote (en grec, Après la physique) au nom d’une science, la metaphysica, celle qui reçut pour la première fois ce nom sous le calame de Gundissalinus?Ensuite, quelle méthode suivre ? Celle du philosophe, qui pense l’essence de la métaphysique, ou celle de l’historien, qui aperçoit un poudroiement infini de positions singulières ? — La méthode du philosophe trouve sa forme la plus pure dans la procédure analytique, qui pose d’abord ses questions de manière anhistorique, et propose une formalisation linguistique et logique des énoncés. Mais cette manière de procéder reste trop abstraite : elle pose aux auteurs des questions auxquelles ceux-ci ne peuvent pas répondre...