Depuis la parution, voici 150 ans, du maître livre de Charles Darwin, la théorie de l’évolution n’a cessé d’être confirmée au travers de tous ses remaniements et approfondissements ; elle donne une explication scientifique de l’unité et de la diversité des vivants et place l’humanité dans le grand arbre qui en retrace l’histoire. Prenant acte de cet acquis désormais incontestable, la présente étude aborde la question de la détermination du propre de l’homme. La lecture critique des ouvrages consacrés à ce thème introduit à un renouveau de l’emploi de la notion d’âme humaine et invite à réfléchir sur sa création spéciale par Dieu.
La théorie de l’évolution donne une explication de l’unité et de la diversité des vivants. Elle se construit à partir de faits interprétés selon les principes de la méthode scientifique, c’est-à-dire l’objectivité (l’observation et la mesure ne sont pas influencées par les convictions personnelles de celui qui les fait), la classification (la mise en série des résultats et leur comparaison pour déterminer un classement) et l’universalité des lois de la nature (valables en tous lieux et en tous temps). Pour ce qui relève de la rencontre entre science et foi, deux autres principes jouent un rôle important. Le premier est que l’humanité ne doit pas être séparée des autres vivants et qu’elle relève de l’étude scientifique ; le second est qu’il ne faut pas faire appel à une explication qui sorte de l’ordre requis par la méthode scientifique.