Dans son ouvrage Penser l’existence, Jean-Christophe Bardout se propose de repenser le concept d’existence à partir de son histoire à l’époque médiévale. L’entrée du terme en métaphysique, écrit-il, a été aussi discrète que tardive, avant de devenir un thème majeur en dépit du paradoxe qu’il soulève. L’existence s’affirme, en effet, comme l’autre absolu de la pensée et n’a cessé de se présenter comme un objet de la pensée. Comment expliquer ce paradoxe ? Pour répondre à cette question, l’auteur retrace le lent processus conduisant à l’émergence du concept d’existence « aux côtés de l’être, puis en concurrence avec lui ». Il opère une distinction entre l’existence (existentia) et l’être (esse) et accorde d’emblée la priorité de la première sur le second. Cette visée soulève plusieurs questions concernant le sens qu’il faut donner aux notions d’existence et d’être. S’ils ne se confondent pas, quel sens donner à ce qui les distingue ? La réponse à cette question entraîne des conséquences importantes sur la nature du rapport entre l’être et l’essence constitutifs de l’étant. Dans les lignes qui suivent, nous étudierons l’enjeu de ce questionnement en nous arrêtant à l’apport original de la pensée de Guillaume d’Auvergne, auquel l’auteur consacre tout un chapitre.
Dans son ouvrage Penser l’existence, L’existence exposée. Époque médiévale, Jean-Christophe Bardout se propose de repenser le concept d’existence à partir de son histoire à l’époque médiévale. L’entrée du terme en métaphysique, écrit l’auteur, a été aussi discrète que tardive, avant de devenir un thème majeur en dépit du paradoxe qu’il soulève. L’existence s’affirme, en effet, comme l’autre absolu de la pensée et n’a cessé de se présenter comme un objet de la pensée. Comment expliquer ce paradoxe ? Pour répondre à cette question, l’auteur entreprend valeureusement d’étudier dans un premier temps l’histoire de la philosophie médiévale, de Marius Victorinus à la scolastique moderne. Ainsi retrace-t-il le lent processus conduisant à l’émergence du concept d’existence « aux côtés de l’être, puis en concurrence avec lui ». Il opère donc une distinction entre l’existence (existentia) et l’être (esse) et accorde d’emblée la priorité de la première sur le second. Cette visée soulève plusieurs questions concernant le sens qu’il faut donner aux notions d’existence et d’être. Si elles ne se confondent pas, quel sens donner à ce qui les distingue ? La réponse à cette question entraîne des conséquences importantes sur la nature du rapport entre l’être et l’essence constitutifs de l’étant. Dans les lignes qui suivent, nous étudierons l’enjeu de ce questionnement en nous arrêtant à l’apport original de la pensée de Guillaume d’Auvergne, auquel l’auteur consacre tout un chapitre.