Bulletin de christologie (VI)

Philippe-Marie Margelidon o.p.
5,00 € l'unité
2015 - Fascicule n°4 2015 - Tome CXV
627 - 653
Bulletin
Christologie

Par fr. Philippe-Marie Margelidon, o.p., et fr. Xavier Battlo, o.s.b. 

Résumé

Ce bulletin comporte cinq rubriques : une première qui concerne les rapports de la christologie et du judaïsme; la deuxième aborde quelques ouvrages de christologie néotestamentaire; la troisième, l’édition de textes christologiques patristiques et thomasiens et leur traduction; la quatrième, des études doctrinales de christologie thomasienne; la cinquième et dernière, quelques essais de christologies réflexives et spirituelles.

Extrait

Il reste fréquent d’entendre dire que l’Écriture et la théologie dogmatique entretiennent des rapports difficiles depuis l’avènement de la critique historique, plus généralement des méthodes littéraires (rhétoriques ou narratives) actuelles. C’est parfois vrai et variable selon les orientations et la précompréhension herméneutique du travail du théologien. Il arrive parfois que la combinaison exégètes et théologiens soit plus harmonieuse et sans artifice. On verra dans ce bulletin que plusieurs catégories théologiques considérées comme classiques dans les doctrines de la rédemption et souvent discutées, parfois même rejetées : substitution, expiation vicariale, satisfaction et sacrifice, retrouvent, en termes nouveaux et actualisés diront quelques-uns, places dans les développements de la sotériologie biblique. Un climat plus irénique, peut-être décomplexé, plus favorable parce que débarrassé d’a priori longtemps entretenus, permet une féconde réappropriation de notions que la théologie du début du XXe siècle avait exagéré la portée. Il reste que ce travail de décantation est en cours et n’en est probablement qu’à ces débuts ; il ne faudrait d’ailleurs pas qu’il soit compromis par un manque de discernement et par la tentation toujours possible du raidissement en réaction contre un passé trop proche où tant des choses passaient par pertes et profits. Il n’est en effet pas sûr que nous ayons tiré toutes les leçons de la crise qui a touché la théologie catholique depuis la fin des années soixante — et même avant. Il est vrai que le rythme régulier de la pensée humaine est d’aller de crise en crise. Le résultat n’est d’ailleurs que rarement négatif.