Augustin : l’Epistula XI, le Livre des XXIV philosophes et idipsum

Dominique Doucet
5,00 € l'unité
2013 - Fascicule n°3 2013 - Tome CXIII
379 - 398
Article
epistula xi, livre des xxiv philosophes, Augustin, idipsum

Résumé

Pour montrer la fécondité de la thèse de son dernier ouvrage Le livre des Vingt-quatre philosophes, Résurgence d’un texte du IVe siècle (Paris, 2009), Françoise Hudry, appelait de ses voeux une recherche vers une probable influence sur Augustin de ce texte rendu à Marius Victorinus. Ce travail s’efforce d’y répondre en comparant la sentence XXII avec quelques passages de la Lettre XI qu’Augustin écrivit à Nebridius. Cette confrontation est enrichissante sur trois points. Premièrement, un renforcement de la thèse proposée par F. Hudry et une meilleure approche de la Lettre XI. Deuxièmement, cette dernière reliée aux écrits de cette époque permet de saisir d’une part à quel point, le Fils, le Verbe en son incarnation manifeste l’activité divine et la réalisation de l’activité philosophique en sa tripartition ; et d’autre part, pourquoi Augustin identifie la dialectique à la vérité. Enfin et troisièmement, elle permet de mieux saisir le lien qu’il y a entre l’expression idipsum et la Vérité évitant de réduire idipsum à une dimension ontologique ou encore déictique

Extrait

Dans son dernier ouvrage, Le Livre des XXIV philosophes, Résurgence d’un texte du ive siècle, Françoise Hudry propose une analyse des sources de ces sentences : les pythagoriciens, Philon, les textes sapientiaux de la Bible, le commentaire In Parmenidem de Turin, Aristote sont cités à la barre, ce qui lui permet de conclure de manière remarquable :
La forte présence, appuyée sur des traductions précises, du commentaire In Parmenidem de Turin, dont on ne connaît jusqu’ici qu’un seul manuscrit, du Ve-VIe siècle, et encore un manuscrit palimpseste, c’est-à-dire où le texte grec d’origine sur le parchemin délavé est sous-jacent à un autre écrit, latin, copié par-dessus en raison de la rareté du parchemin ; la présence également de Philon, dont les ouvrages jamais traduits en latin furent vite oubliés de l’Occident, tendent à situer le Liber XXIV philosophorum au IVe siècle de notre ère, au temps où Plotin et Porphyre demeuraient connus des Latins, où saint Ambroise utilisait Philon et allait se heurter encore à Milan à l’arianisme de l’impératrice Justine (386).