À propos du document À la recherche d’une éthique universelle, Nouveau regard sur la loi naturelle

Luc-Thomas Somme o.p.
5,00 € l'unité
2009 - Fascicule n°4
1800
639 - 646
Etude

Sous titre

Nouveau regard sur la loi naturelle

Résumé

Le récent document de la Commission théologique internationale sur la loi naturelle entend présenter un nouveau regard sur celle-ci, aidant à « la recherche d’une éthique universelle ». Si de prime abord la continuité avec la doctrine classique apparaît au premier plan, un regard plus affiné ne manquera pas de reconnaître et de saluer une attention au contexte contemporain de sa présentation : échanges entre cultures et entre religions, mais aussi relativisme et subjectivisme postmodernes. Largement tributaire de la théologie de saint Thomas, le texte marque aussi de nouvelles accentuations intéressantes. Il présente quelques limites, notamment dans sa capacité ou sa volonté d’entrer en débat avec les objections contemporaines. Il reste cependant une bonne base de réflexion et on souhaite qu’il fasse fructifier les réflexions théologiques sur ce thème (actives surtout en aire anglophone).

Extrait

Le document de la Commission théologique internationale (CTI), intitulé À la recherche d’une éthique universelle, Nouveau regard sur la loi naturelle, a été publié en 2009. Il avait été voté par la CTI le 1er décembre 2008 et sa publication avait été autorisée par le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi le 27 mars 2009. Dans l’annexe de l’édition française, le fr. Serge-Thomas Bonino, o.p., qui a présidé la sous-commission en charge de ce thème, en explique la genèse et en donne d’utiles clés de lecture. Il importe de bien situer le statut d’un tel texte, produit par un collège de théologiens nommés par le Siège apostolique et dont les travaux obéissent à un cahier des charges fixé par celui-ci. La CTI constitue une aide au Magistère ecclésial, fournie par des théologiens en quelque manière choisis par lui. Les documents qui en proviennent ne sont donc à considérer ni comme une oeuvre théologique autonome et spontanée, ni comme des textes à proprement parler magistériels : l’approbation de l’autorité du Saint-Siège dont ils jouissent constitue une garantie de conformité à l’enseignement constant de l’Église mais non l’indice certain d’une expression optimale. Malgré les efforts de « lissage » rédactionnel, l’aspect composite reste souvent sensible, celui-ci ne manquant pas même à des documents conciliaires relevant d’un Magistère divinement assisté. Il est donc bien licite d’en faire une lecture théologique critique, au noble sens de cet adjectif, en en saluant les apports et en marquant les limites.