Pour une introduction à la liberté : la liberté et le bien chez C. Fabro

FERRARO Christian
8,00 € l'unité
2020 - Fascicule n°2 2020 - Tome CXX
2020
207 - 253
Article
bien, cornelio fabro, Liberté

Résumé

La nouvelle interprétation fabrienne de l’être thomasien porte à une profonde transformation de la notion de liberté, laquelle doit être désormais comprise terme de « créativité participée ». En vertu de l’être participé, la cause seconde dépend totalement et intégralement de la cause première mais,en même temps cette dépendance est le facteur que la rend vraiment et réellement indépendante, en fondant ainsi radicalement la liberté de son acte. Cette liberté se montre avec toute sa force dans l’acte le plus important, c’est-à-dire le choix de la fin ultime concrète et existentielle, lequel détremine la mesure de la bonté de l’esprit fini.

Extrait

Peu de termes peut-être, au long de toute l’histoire de la pensée, peuvent revendiquer un si bon accueil, de la part de qui les entend, que ceux de liberté et de bien. L’histoire des peuples est, en fin de compte, l’histoire de la liberté. Mais pas seulement l’histoire des peuples, celle de chaque individu aussi, notre propre histoire, celle vécue à la première personne de manière intransférable et indélégable, est histoire de liberté. De même que l’est aussi celle des saints, où, par l’action de la grâce et d’une initiative de la liberté suprême, convergent plus que n’importe où ailleurs, liberté et bien : le bien qui réclame l’actuation de la liberté et la liberté qui s’actue dans la rencontre avec le bien.
Des pages admirables ont été dédiées aussi bien à un terme qu’à l’autre, ainsi qu’au rapport qui les relie, par divers auteurs. Parmi ceux-ci, il en est un, notamment, qui mérite sans aucun doute une place de choix : Cornelio Fabro, penseur essentiel, philosophe de l’être et de la liberté, disciple pénétrant et profond de saint Thomas. Les pages suivantes n’ont absolument pas la prétention de présenter de manière exhaustive sa pensée sur le sujet, mais elles entendent simplement introduire à celle-ci, c’est-à-dire fournir les éléments de base pour connaître et comprendre les lignes fondamentales de sa proposition. En même temps, la nature même du sujet nous porte à espérer que ces pages puissent constituer aussi non seulement une invitation, mais encore une introduction, dans le sens originaire d’une ductio intro, à l’exercice toujours plus plein de la liberté, pour rencontrer le Bien Suprême.