Le salut des non-chrétiens : un cas d’herméneutique du dogme

François Daguet o.p.
5,00 € l'unité
2010 - Fascicule n°1
1800
73 - 112
Article

Résumé

Posée depuis plus de quinze siècles dans l’Église catholique, la question de l’accès au salut des non-chrétiens reçoit une réponse renouvelée au concile Vatican II. Celle-ci dégage la ligne invariante de la tradition catholique, en la dépouillant des formulations impropres que des raisons contingentes lui avaient adjointes. Ce faisant le Concile ouvre la voie à de nouveaux approfondissements pour lesquels la théologie de Thomas d’Aquin est de grande utilité. Le Concile s’inscrit ainsi dans un vaste mouvement d’herméneutique du dogme, qu’il ne clôt pas mais dont il est une étape essentielle.

Extrait

Dans son discours à la Curie romaine du 22 décembre 2005, le pape Benoît XVI indique trois questions principales auxquelles, selon lui, le concile Vatican II se devait d’apporter une réponse : la relation entre la foi et les sciences, celle entre l’Église et l’État moderne, et celle entre la religion chrétienne et les autres religions. Alors que s’ouvre le Concile, voilà déjà plus d’un siècle que chacune de ces questions se pose en termes renouvelés, suscitant des réponses partielles, parfois tâtonnantes, appelant en tout cas des réponses en phase avec ces termes nouveaux. Il est clair, reconnaît le pape à propos de ces réponses, que dans chacun de ces secteurs « pouvait apparaître quelque forme de discontinuité », mais l’enjeu est justement de saisir qu’au-delà de ces apparentes discontinuités, « la continuité des principes n’était pas abandonnée ».