L’article montre que malgré sa teneur essentiellement pastorale et missionnaire, la dernière exhortation post-synodale du pape Benoît XVI, Verbum Domini, n’en est pas moins un texte à caractère doctrinal, car on peut y découvrir deux grandes avancées dans l’exposition de la doctrine du Magistère relative aux Saintes Écritures : la sacramentalité des Écritures et la performativité opérative de la Parole de Dieu écrite. On peut dire que cette identité christologique de la Parole, qui va bien plus loin que la concentration christologique de la Révélation divine à Vatican II (cf. DV, nos 2 et 4), est un véritable recadrage dans une approche catholique des Écritures, car elle est nécessaire pour les herméneutiques : en exégèse, en théologie systématique et dans les différents domaines de la pastorale biblique.
La lecture attentive de l’exhortation post-synodale Verbum Domini du 30 septembre 2010 donne aux observateurs attentifs de constater que, depuis Vatican II, apparaît clairement un réel progrès dans l’exposé de la doctrine catholique sur la Sainte Écriture. En effet, malgré sa facture essentiellement pastorale et missionnaire, on peut relever quelques avancées doctrinales, dont deux feront l’objet de cette étude : la sacramentalité des Saintes Écritures et la performativité de la Parole de Dieu. Toutefois, il faut aussi signaler que Verbum Domini ne fait qu’approfondir un élément doctrinal bien établi depuis le dernier concile, au sujet de l’auto-crédibilité de la Révélation, qui se manifeste historiquement à travers des signes (gesta) et des paroles (verba).