Le concept de nature pure est simplement un « contre-concept » exigé par la gratuité spécifique de l’ordre surnaturel. Il désigne l’état hypothétique de l’homme qui aurait pu, sans contradiction, ne pas être appelé à la communion surnaturelle avec Dieu. Objet marginal de la théologie, ce concept de nature pure est parfaitement acceptable — et le P. de Lubac eût bien fait de l’intégrer, à l’instar de Blondel — pourvu que l’on évite le péril de l’extrinsécisme, tenté de comprendre l’ordre de la grâce comme surajouté à la nature sans que celle-ci ait une affinité profonde avec lui.