Après une première partie surtout consacrée aux sources de saint Thomas, cette deuxième partie de l’étude en vient aux textes les plus importants sur l’institution du mariage dans son Commentaire sur les Sentences. Cette institution se déploie tout au long des différents âges sacramentels : en l’âge d’innocence, sous la loi de nature, la loi mosaïque, et enfin la loi nouvelle qui porte toutes choses à leur accomplissement. Pour approfondir cette question, l’Aquinate bénéficie à la fois de l’apport métaphysique de saint Albert, qui souligne l’importance des états historiques de la nature humaine, et des vues plus symboliques d’Hugues de Saint-Victor et de saint Bonaventure, sur le mystère du Christ signifié en ses sacrements. Saint Thomas en arrive ainsi à une synthèse équilibrée, et originale sur plusieurs points, en particulier celui de l’institution dernière du mariage qu’il voit réalisée à la Croix.
Dans une première partie, nous avons étudié les textes des commentaires des Sentences de saint Albert et de saint Bonaventure sur l’institution du mariage, dans le but d’éclairer la position du Docteur angélique qui s’inspire abondamment de ces deux ouvrages en rédigeant son propre commentaire. Puis nous avons abordé les textes de l’Aquinate en commençant par les distinctions 1 et 2 du livre IV du Scriptum qui traitent respectivement des sacrements en général et de l’efficacité des sacrements nouveaux. Enfin, nous en sommes venus à la distinction 26 consacrée au mariage lui-même, avec la question 1 sur le mariage comme institution naturelle. Poursuivons avec la question 2 consacrée à l’aspect sacramentel du mariage, et à ses différentes institutions.