L’articulation entre la loi éternelle et la loi naturelle dans les manuels thomistes d’avant Vatican II

Paul Rambert
5,00 € l'unité
2013 - Fascicule n°1 2013 - Tome CXIII
47 - 82
Article
Morale, manuels de morale, Loi, loi eternelle, loi naturelle, Thomas d'Aquin

Résumé

Dans la plupart des manuels thomistes de philosophie et de théologie morale d’avant Vatican II, le rapport entre loi naturelle et loi éternelle tel qu’il est exposé par saint Thomas n’a pas été bien compris. La loi naturelle est réduite à la loi éternelle considérée dans ses effets et, chez l’homme, doué de raison, à la simple lecture, faite par la raison de l’homme, de la nature humaine. Elle n’est qu’une connaissance purement passive, et non pas une capacité «active», propre à l’homme, de connaître le bien et le mal et de s’autodiriger vers son accomplissement. La raison humaine se voit refuser le titre d’auteur véritable, quoique subordonné, de la loi naturelle. Il en résulte une conception hétéronome et physiciste de la loi naturelle.

Extrait

Notre propos est de caractériser l’articulation entre la loi éternelle et la loi naturelle telle qu’elle apparaît dans les manuels thomistes de théologie morale et de philosophie morale en usage juste avant le concile Vatican II à la lumière des questions 90-97 de la Ia-IIae de la Summa theologiae, auxquelles tous ces manuels se réfèrent. Nous analyserons cette articulation telle qu’elle apparaît chez saint Thomas, mais après avoir situé historiquement les concepts de loi éternelle et de loi naturelle tels que saint Thomas les reçoit. Puis nous étudierons cette même articulation telle qu’elle apparaît dans les manuels thomistes de théologie morale et de philosophie morale en usage avant et pendant le concile Vatican II.