Depuis une quinzaine d’années une série de travaux, surtout nord-américains, sont venus modifier le paysage plutôt reposé de la théologie du surnaturel, que les thèses du P. Henri de Lubac après-guerre avaient profondément reconfiguré en effectuant un retour à saint Thomas par-delà ses commentateurs. Elles avaient, on s’en souvient, suscité des polémiques et des tirs de barrage extrêmement forts, auxquels la Revue thomiste avait participé. Au milieu des années soixante, alors que s’achevait le concile Vatican II et que le Père de Lubac reprenait et complétait ses analyses novatrices, d’autres y apportaient des confirmations, des compléments et quelques correctifs, la Revue thomiste reconnaissait la pertinence et la justesse de fond des thèses lubaciennes.
