La démonstration rationnelle de l’existence en métaphysique ou plutôt pour cette partie terminale de la démarche métaphysique qu’on appelle théologie philosophique réapparaît dans le contexte contemporain de la philosophie analytique. C’est dans l’espace de la philosophie de la religion qu’elle se déploie depuis quelques années en France. Les preuves de Dieu y trouvent une formalité nouvelle, de type logique, très argumentée. L’argument ontologique, comme par le passé, y est très discuté. Sa légitimité, toujours discutée, apparaît plutôt dans le cadre de ce que l’on peut désigner par thomisme réflexif.
Le mot métaphysique est gros d’histoire et lourd de sens. Sa légitimité et son domaine, son contenu comme son objet, font débat dans le contexte nihiliste et fragmenté de la postmodernité. Ce n’est pas seulement la question de l’être et la fin de la métaphysique qui sont discutées, mais avec elles la question de Dieu. Si métaphysique il y a, peut-elle ou doit-elle poser la question de Dieu ? Et comment ? La théologie, au sens étymologique du terme, relève-t-elle aussi du domaine de la métaphysique ? N’est-ce pas plutôt de la compétence propre à la philosophie de la religion, si du moins on donne à cette discipline cet horizon, ce qui est aussi discuté, et en quel terme et selon quelle méthode ? La questionde Dieu, on dira encore de l’absolu, n’appelle pas une solution univoque, tant la manière de s’y rapporter, de la poser ou de l’analyser est susceptible d’une variété de traitements.Nous nous proposons dans ce bulletin de fournir quelques éléments d’une réflexion autour de deux thèmes que les publications récentes nous invitent à considérer : l’objet de la théologie philosophique dans ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui la philosophie de la religion ; la manière dont la question de Dieu est posée, spécialement, à propos des « preuves de Dieu », ce qui concerne la signification de « l’argument ontologique », qui ne cesse pas de susciter l’intérêt et d’innombrables commentaires.