Parmi les grands écrivains du xxe siècle, il y a ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n’y croyaient pas. Ce bulletin invite à la lecture de récentes biographies ou essais consacrés à P. Claudel, G. Bernanos, F. Mauriac et J. Giono. Les auteurs proposent une approche assez renouvelée de ces écrivains qui furent, pour une génération et au-delà, moins des maîtres ou des guides que profondément des frères.
La littérature, selon la définition qu’en a donnée Charles du Bos est, « avant tout, quoiqu’elle puisse devenir par ailleurs, la vie prenant conscience d’elle-même lorsque dans l’âme d’un homme de génie elle rejoint sa plénitude d’expression ». Cela, les « pères fondateurs » de la Revue thomiste l’avaient bien compris, en la mettant au programme dès 1893, à une époque où « la mise à l’index d’une œuvre littéraire est […] la seule manière que la théologie officielle a de s’occuper d’elle ». La Revue se propose alors de donner un statut théologique à l’étude des grandes œuvres de la littérature, sans renoncer à une certaine « surveillance » :
Que si l’on veut absolument que nous parlions romans, nous pourrons encore le faire sans sortir de notre cadre. Car les romans, qu’on veuille bien s’en souvenir, tout comme la littérature et les arts en général, relèvent du philosophe et du théologien, qui les jugent au point de vue des principes de la Morale et de l’Esthétique.