Y a-t-il des vérités éternelles ?

Michel Nodé-Langlois
5,00 € l'unité
2009 - Fascicule n°3
1800
355 - 384
Article

Résumé

La notion de vérité éternelle a été reçue en philosophie comme une évidence depuis qu’Aristote y a recouru pour caractériser toutes les vérités connaissables de science sûre. Il nous est pourtant devenu douteux que les vérités que nos sciences sont capables de produire puissent être ainsi caractérisées. Reste alors à envisager que de telles vérités soient réservées à la métaphysique, si l’on peut reconnaître en celle-ci une forme authentique de connaissance. On s’explique alors que Heidegger ait pu déclarer philosophiquement douteuse l’existence de telles vérités, parce qu’il pensait qu’il n’y a de vérité que pour l’homme, et que Thomas d’Aquin ait pensé que c’est en Dieu qu’elles se trouvent, mais en lui seul.

Extrait

La notion de vérité éternelle est traditionnelle en philosophie depuis qu’Aristote y a recouru pour caractériser ce qui peut d’après lui faire l’objet d’une connaissance scientifique, oeuvre de raison. Cette conception a inspiré tout le rationalisme classique : Spinoza par exemple enseigne que le propre de la raison est de tout connaître sub specie aeternitatis, et entreprend de construire un système métaphysique qui expose cette connaissance en s’inspirant de la méthode démonstrative des géomètres.