Dans la première livraison de cet article (RT 103 [2003], p. 249-289), a été rappelée la controverse sur la liberté religieuse après Vatican II. Le Concile n'a cherché qu'à fonder le droit à la liberté religieuse sur la dignité de la personne, sous l'aspect où l'homme reçoit un appel foncier à la dignité morale. Deux périls sont alors apparus : 1°, le rôle de l'État en religion a été sous-estimé (cf. 1ère livraison) ; 2°, Dignitatis humanae ne fonde pas un nouveau droit intra-ecclésial qu'on pourrait ériger en absolu. Cette thèse de la liberté intra-ecclésiale, d'origine germanique, s'infiltre jusque dans les vues de la canonistique actuelle. Le principe qui illumine la question est que la libertas Ecclesiae diffère de la libertas religionis, comme le surnaturel du naturel : ainsi le dialogue interreligieux, plaidant la liberté religieuse, évite l'indifférentisme.