L'âpre débat sur le droit à la liberté religieuse, « concept technico-juridique » (J. Hamer), s'est prolongé après Vatican II : les progressistes ont prétexté la « nouveauté » de cette doctrine pour justifier des changements en morale ; les traditionalistes ont refusé le nouveau Magistère en l'opposant à l'ancien. Le Concile n'a fait que notifier, en période pluraliste, un droit de non-coaction, dans de justes limites. Cependant, deux autres écueils ont paru : 1°, Dignitatis humanae ne constitue pas un manifeste pour religion individualiste. Le rôle des pouvoirs publics en religion apparaît diminué sans la doctrine sociale intégrale : l'État, directement incompétent en religion, doit avouer sa compétence indirecte par sa perception et dela loi naturelle apprise de l'Église et du bien commun national. Il doit même, selon la justice distributive, promouvoir internationalement la réciprocité (égalité de traitement); et, selon la justice commutative, il doit stimuler sans pénalité les individus à la recherche de la vérité religieuse. 2°, le second écueil est la dérive en canonistique sur la liberté intra-ecclésiale : elle sera analysée dans un prochain numéro.