Contemporain de la Somme de théologie, où le traité du sacerdoce du Christ apparaît comme une nouveauté dans le paysage scolastique, le Commentaire des psaumes de saint Thomas ne fait au sacerdoce que des allusions sans originalité apparente. Mais sous le voile de l’implicite, l’agencement des figures et le jeu des équivalences laissent deviner une attention particulière à la dimension sacerdotale de la grâce du Christ-Tête à laquelle participe, dans l’onction de l’Esprit, tout le peuple fidèle. La notion de sacerdoce s’en trouve élargie, au-delà de ses dimensions ministérielles et rituelles, jusqu’à la participation des baptisés, dans la louange d’une vie sainte que les psaumes font prier, à la mission du Christ-Prêtre établi pour restaurer l’unité entre Dieu et les hommes. Tout en gardant sa spécificité exégétique, cette lecture, préparée par celle de l’épître aux Hébreux, met en oeuvre la théologie même de la Tertia Pars.