Religion et droit naturel chez saint Thomas d’Aquin

Joseph d'Amécourt o.p.
5,00 € l'unité
2010 - Fascicule n°1
1800
139 - 188
Article

Sous titre

Conséquences pour la législation civile de la religion et du culte

Résumé

Cet article explore la question de l’encadrement légal de la religion au sein des communautés humaines dans la théologie de saint Thomas d’Aquin. On peut ainsi mesurer la compatibilité entre les principes de saint Thomas et la doctrine de Vatican II au sujet de la liberté religieuse. La Somme de théologie introduit un dépassement de la forte influence augustinienne qui prévalait dans la chrétienté médiévale. La religion n’y est plus vue seulement en dépendance des vertus théologales. Saint Thomas parvient à distinguer ce qui relève de la spécification de la religion comme vertu : rendre un culte à Dieu, et ce qui relève de la droiture de son exercice dont dépend son caractère méritoire et sanctifiant : la grâce des vertus et des dons. Les conséquences que l’on peut en tirer concernent tout autant la question de la tolérance des cultes non chrétiens que celle de la place de la religion dans la loi civile.

Extrait

La déclaration conciliaire Dignitatis humanae personae avec la promulgation par Paul VI du Missel romain ont assurément cristallisé la polémique dans le travail ecclésial de réception du concile Vatican II. Les papes Paul VI et Jean-Paul II ont œuvré pour affermir une pleine et juste réception de ce concile pour le bien de l’Église et le pape Benoît XVI fait aujourd’hui de même. Ce labeur ne se fait pas sans difficulté et douleurs, ni sans illusions ou amertume. Le pape Benoît XVI dans son discours à la Curie du 22 décembre 2005 a fait une analyse précise des enjeux et des difficultés de cette réception du concile Vatican II. Dans cette partie de son discours, il s’attarde longuement sur le problème posé par Dignitatis humanae. Pour le pape, la question du rapport entre l’Église et l’État moderne est un des trois grands axes sur lesquels le travail du Concile devait porter pour répondre aux intentions de Jean XXIII de présenter la doctrine de l’Église d’une façon qui soit conforme aux exigences de notre temps. Benoît XVI interprète l’expression « notre temps » comme signifiant « l’époque moderne ».