Quatre ans de dialogue de sourds sur Amoris laetitia, chapitre VIII

Basile Valuet o.s.b.
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2020 - Tome CXX 2020 - Fascicule n°4
2020
623 - 676
Article
Amoris Laetitia, Mariage

Résumé

Certains prétendent que le chapitre VIII d’Amoris Laetitia en contredirait la doctrine définitive de l’Église. C’est le cas, dès 2016, de documents collectifs ou individuels qui affectent de censures théologiques diverses assertions de l’exhortation apostolique, ou en discutent certains points. D’autres acceptent ce chapitre VIII, parfois dans un sens restrictif, mais généralement dans son sens exact, surtout après le rescrit pontifical du 5 juin 2017, faisant de l’interprétation argentine du chapitre VIII un enseignement formellement magistériel, auquel adhèrent ensuite divers documents d’épiscopats nationaux

Extrait

L’exhortation apostolique Amoris laetitia (AL), au chapitre VIII, notes 336 et 351, déclare possible, qu’en certains cas, une personne mariée, mais vivant maritalement (more uxorio) avec une autre personne que son conjoint légitime, puisse recevoir l’aide des sacrements de pénitence et d’eucharistie, en raison de circonstances atténuantes empêchant ses actes intimes d’être des péchés mortels. Dans un précédent article, nous avons cherché d’abord à montrer en quoi le Saint-Père ne remettait pas en question la doctrine traditionnelle sur ce point, mais examinait un cas qui n’avait pas été pris jusque-là en considération, parce qu’autrefois très rare, celui des divorcés remariés dont les fautes contre le sixième commandement n’étaient pas formellement des péchés mortels. Puis, dans une deuxième étude, nous avons cherché à discerner la pensée de saint Thomas d’Aquin sur l’excuse d’une ignorance invincible de la conscience, l’un des aspects en jeu. Mais depuis quatre ans, une controverse enflammée se poursuit. Comme dans le cas de la réception du concile Vatican II, on peut ranger les interprétations en débat en deux grandes catégories : (1) pour la première, AL, chapitre VIII contredit la doctrine définitive du magistère antérieur ; (2) pour la deuxième, non.