Métaphysique et logique spéculative

Michel Nodé-Langlois
5,00 € l'unité
2013 - Fascicule n°3 2013 - Tome CXIII
355 - 378
Article
Logique spéculative, Philosophie hégélienne, Hégel, Principe de contradiction, métaphysique

Sous titre

La critique hégélienne du principe de contradiction

Résumé

En fondant la métaphysique, Aristote avait repris à son maître Platon le principe de contradiction, et présenté ce dernier comme « l’axiome des axiomes », soit la première des vérités éternelles absolument nécessaires, fondement premier de tout raisonnement et de toute science. Si pénétré qu’il fût d’aristotélisme, Hegel n’en a pas moins conduit un examen du principe qui renverse du tout au tout la portée que lui donne Aristote, et conforte la thèse hégélienne célèbre selon laquelle « la contradiction est la marque du vrai et non du faux », thèse qui ne démarque encore la philosophie de la sophistique que par une référence à la vérité que celle-ci récusait. Cette proximité inquiétante invite pour autant à examiner la critique hégélienne du principe, à partir de son exposition dans l’Encyclopédie des sciences philosophiques.

Extrait

La philosophie hégélienne peut être comprise en général comme une réhabilitation de la métaphysique en tant que connaissance théorique de l’absolu, consécutive au discrédit jeté sur elle par la philosophie critique. Mais la conception hégélienne de l’histoire de la philosophie, comme progrès nécessaire de celle-ci, interdisait à Hegel de comprendre sa propre réfutation du kantisme comme l’injonction d’un retour à des positions pré-kantiennes. Bien plutôt le moment critique de la philosophie devait-il être compris comme un développement de ces dernières, propre à les conduire à une vérité qu’elles portaient en elles sans en avoir conscience, mais qu’elles ne pouvaient rejoindre que par le moyen de leur réfutation, et non pas en dépit de celle-ci.