Lorsqu’il publia Surnaturel en 1946, Henri de Lubac eut pour objectif d’engager le dialogue avec la pensée contemporaine, en réintégrant la doctrine de la nature et du surnaturel à l’intérieur de la Tradition de l’Église. Il montra en quoi, par le moyen de la « nature pure », une école théologique, largement répandue de la fin du XVIe siècle au début du XXe siècle, a écarté cet élément essentiel de la Tradition de l’Église. Il fit voir ensuite pour quelles raisons la relation immédiate entre nature et esprit permet d’affirmer la gratuité du surnaturel. Cette doctrine, nécessaire à la philosophie chrétienne, est indispensable pour pratiquer le dialogue oecuménique et pour ouvrir les pensées sécularisées à l’Esprit.