La question de savoir ce qui constitue formellement le Christ comme prêtre (s’agit-il de la grâce d’union ou de la grâce capitale ?) fut discutée parmi les thomistes, spécialement dans la première moitié du XXe siècle. Ce débat s’enracine dans la théologie baroque espagnole. Les Carmes de Salamanque, à la fin du XVIIe siècle, offrent un exposé ample et explicite de la question. Ils soulignent que le principe formel et immédiat de l’agir sacerdotal du Christ est la grâce habituelle connotant la grâce d’union hypostatique. L’enjeu du débat est double : il s’agit de préserver l’infinité du sacerdoce de Jésus tout en soulignant la nécessité et l’importance de la grâce habituelle dans le Christ.