Dans Questions cartésiennes, II: Sur l'ego et sur Dieu (1996), J.-L. Marion oppose l'oeuvre cartésienne à elle-même. Descartes, instaurateur de la dérive ontothéologique de la métaphysique moderne, est opposé à Descartes continuateur d'un geste apophatique salvateur. En fait, cette tension interne que Marion croit déceler au sein du corpus cartésien renvoie aux deux traditions inconciliables que Marion croit pouvoir unir au sein de son oeuvre: la tradition transcendantale propre à la modernité et qui culmine avec les Méditations cartésiennes de Husserl; la tradition de la voie négative qui culmine chez Denys ou dans certains textes de saint Thomas.