La preuve de Dieu dans la philosophie d’Aimé Forest

Philippe-Marie Margelidon o.p.
8,00 € l'unité
2023 - Tome CXXIII 2023 - Fascicule n°3
123
CXXIII
Septembre 2023
3
2023
501 - 519
Article
Preuce de Dieu

Résumé

De Du consentement à l’être (1936) jusqu’à l’Essai sur les formes du lien spirituel (1981), se déploie l’itinéraire métaphysique d’Aimé Forest, qui s’approfondit et s’élargit sans rupture mais sans jamais se répéter. La réalisme spirituel forestien conduit de l’être à l’absolu, ou plutôt de l’esprit à l’absolu par l’être. C’est dans la correspondance réciproque de l’esprit et de l’être, que Forest qualifie d’originaire, qu’apparaît la signification authentique des preuves de Dieu, en particulier celle de l’argument anselmien.

Extrait

Le réalisme métaphysique et spirituel d’Aimé Forest (1898-1983) se présente sous la forme d’un itinéraire intérieur, tout en nuances et en avancées profondes. Sa pensée pose discrètement, par mode de simple affleurement, la question radicale du fondement ultime de l’être et de l’esprit, ce que le langage philosophique nomme l’absolu, ou plus
simplement, en contexte de « philosophie chrétienne », Dieu.
Dans aucun de ses livres, Forest ne consacre de chapitre à la question de Dieu comme telle, c’est toujours à l’occasion de l’étude d’un auteur ou dans le courant d’un développement d’un thème, assez brièvement d’ailleurs, qu’il le fait.
Depuis Du consentement à l’être (1936) jusqu’à l’Essai sur les formes du lien spirituel (1981) se dessine un itinéraire homogène, de plus en plus spirituellement affirmé, qui cependant s’approfondit et s’élargit sans rupture mais sans jamais se répéter. La métaphysique est toujours chez Forest un réalisme spirituel qui conduit de l’être à l’absolu, ou encore de l’esprit à l’absolu par l’être. C’est ainsi, dans cette correspondance qu’il qualifie d’originaire, qu’apparaît la signification de l’argument anselmien.