La référence à la notion de fondement joue un rôle déterminant dans l’élaboration théologique d’Augustin affronté au paganisme et au donatisme. Au premier, qui se prévaut de cités terrestres, auréolées de mythes fondateurs, Augustin oppose la Cité céleste, fondée sur Dieu et le Christ. À la prétention du second s’oppose l’indivisible Église, fondée sur la pierre qu’est le Christ, réunissant juifs et païens sous le signe de la pierre angulaire. L’appartenance à l’Église engage un travail d’édification par la conformité de la vie du fidèle avec sa foi, dont le sable figure la disjonction. Enfin, le fondement intervient dans le débat avec les miséricordieux, où il sert de critère pour les préférences accordées ou refusées au Christ.
B. — Le fondement ou la pierreL’acte de fonder crée ou inaugure une réalité humaine appelée à durer. Cet objectif suppose la stabilité de l’édifice, laquelle dépend de la solidité de ses bases. L’édifice dont il s’agit est l’Église, chemin et anticipation de la Cité céleste. Le fondement que lui assigne l’Écriture est le Christ et les apôtres. Elle le désigne en usant d’une expression diversifiée, le terme propre étant repris dans la métaphore de la pierre. Le rapport de subordination des apôtres au Christ commandera les deux étapes qui nous introduiront dans l’appropriation de cet héritage biblique par Augustin dans le contexte ecclésiologique qui était le sien.