Loin de constituer une totale nouveauté théologique du XIIe siècle, la notion de « grâce habituelle » — en son contenu même — s'enracine dans la Tradition, et déjà dans l'Écriture. Les Pères grecs, spécialement saint Irénée, saint Basile et saint Maxime, ont à leur manière intégré et surtout développé ce thème dans leur doctrine de la divinisation, en une conceptualité théologique étonnamment proche de celle de l'habitus infus médiéval dont saint Thomas déploiera toute la richesse.