Pour comprendre le rapport que les deux états de perfection entretiennent, l’étude de l’évêque religieux dans la Somme de théologie peut s’avérer éclairante. En effet, saint Thomas ne présente pas ces deux états comme isolés mais comme reliés l’un à l’autre par des rapports de causalité. Ces rapports déterminent aussi une hiérarchie entre eux et une ordination de l’un à l’autre fondée sur la dispensation de la grâce. Après une brève présentation des deux états de perfection, on s’arrête sur la figure de l’évêque religieux puis l’on tire les conclusions sur les rapports entre épiscopat et vie religieuse.
La doctrine des deux états de perfection, que la théologie a distingués à partir du Moyen Âge, a permis de mieux tenir compte des spécifications respectives de la vie religieuse et de la vie épiscopale : ces deux états sont différents dans la réalisation de la même raison de perfection. Ils sont distincts sans être séparés l’un de l’autre, c’est dire qu’ils entretiennent des relations qui permettent de déterminer un ordre entre eux. Pour comprendre cet ordre, l’étude de l’évêque religieux s’avère éclairante. Unissant les deux états, cette figure révèle le principe de leur ordination. La situation de l’évêque religieux pose d’abord une question canonique. Ce sont d’ailleurs les canonistes et le législateur ecclésiastique qui ont abordé cette question en premier lieu.