Ens et unum convertuntur : À propos de la théorie de la substance chez Aristote (I)

Dominik Lusser
5,00 € l'unité
2009 - Fascicule n°1
1800
79 - 116
Article

Sous titre

À propos de la théorie de la substance chez Aristote (I)

Résumé

Le vivant est pour Aristote le paradigme pour déterminer l’οὐσία sensible dans les livres VII-IX de ses Métaphysiques. Étant donné qu’un degré supérieur d’être et de vie va de pair avec un degré supérieur d’unité, la substance ne peut pas être comprise comme une juxtaposition de parties qui se refléteraient dans une pluralité de termes définitoires. Le livre VII montre que l’οὐσία s’identifie à la forme substantielle représentée par la différence spécifique qui pour elle seule contient toute la détermination de l’objet. Ainsi Aristote prépare le chemin pour comprendre l’οὐσία non plus comme une partie ou à la manière d’une chose, mais comme une forme de formes qui pénètre le vivant comme ἐνέργεια et ἐντελέχεια.

Extrait

Introduction : le malentendu substantialiste


Aucune doctrine aristotélicienne n’a probablement fait l’objet d’autant de malentendus que celle de la substance (οὐσία). On critique habituellement sous le vocable de « substantialisme », d’une part, une réification trompeuse de notre langage sur le réel — qui conduit à penser les choses comme des noyaux inaltérables et statiques —, et, d’autre part, la tendance à transformer la doctrine de la substance en « une théorie des opposés qui sépare ce qui en réalité est inséparable : l’identité et la différence, l’unité et la pluralité, le dessus et le dessous et, ce qui n’est pas le moindre, la chose et ses propriétés, la substance et ses accidents ».