Le concile Vatican II n’a pas tant procédé à des développements dogmatiques nouveaux qu’à une réinterprétation de certaines formulations dogmatiques antérieures, rendues nécessaires par un contexte culturel et ecclésial nouveau. Il apparaît ainsi que l’herméneutique du dogme, comprise dans la continuité de la Tradition qui l’a précédée, est au coeur de l’oeuvre conciliaire. C’est elle qui permet de rendre compte et raison d’un apport décisif du Concile : le subsistit in de la constitution Lumen gentium.
Dans son ouvrage, La Foi et la Théologie, Yves Congar donne du dogme la définition suivante : « Par le mot “dogme” on entend l’énoncé d’une vérité contenue dans la parole de Dieu, écrite ou transmise, et que l’Église propose à croire comme divinement révélée en une formulation authentique soit par un jugement solennel, soit du moins par son magistère ordinaire et universel. » Strictu sensu, on qualifie de « dogme » une vérité contenue dans le dépôt de la foi, qui a fait l’objet d’une définition de la part du Magistère extraordinaire de l’Église. Mais, par le dernier membre de phrase de cette citation : « soit du moins… », son auteur veut, sans doute, nous faire comprendre que, par sa proposition constante par le Magistère ordinaire, une vérité contenue dans le dépôt de la foi n’ayant pas fait l’objet d’une définition solennelle est à mettre sur le même plan que les dogmes définis. Ainsi désigne-t-on la doctrine de la Rédemption comme un « dogme », bien qu’elle n’ait jamais été l’objet d’une définition solennelle.