La rupture du régime de coopération entre l’Église et les puissances civiles marque la fin de l’ère de chrétienté. Après l’élaboration empirique, au long du XIXe et surtout du XXe siècle, d’un nouveau type de relations, l’Église élabore aujourd’hui, sur les fondements du concile Vatican II, une véritable doctrine catholique du politique. Elle est, pour l’instant, principalement l’œuvre du magistère pontifical.
La Révélation chrétienne n’offre pas de conception du politique, et aucune doctrine explicite n’en découle directement. Il faut relever que, si l’Église comme cité de Dieu de la Nouvelle Alliance naît il y a deux mille ans du sacrifice pascal du Christ, son statut au sein des cités terrestres et les relations qu’elle doit nouer avec elles n’est quasiment pas précisé. La seule parole de Jésus qui se rapporte directement à la question : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21) a fait l’objet d’interprétations fort différentes dans la Tradition.