Article écrit en l'année 2014 par P. M. Noonan o.s.b. dans la Revue thomiste n° CXIV, pages 355-377.
Les concepts de conscience et de prudence, pivots de l'agir moral, jouent des rôles semblables, mais non identiques. Dans cette première partie de l'étude, il s'agit d'explorer comment saint Thomas a intégré ces deux concepts dans sa synthèse morale, mais n'a pas suffisamment distingué leurs différences et leurs rapports, ce qui a ouvert la porte à différentes interprétations.
Question complexe que celle des rapports entre prudence et conscience, complexe à la fois en raison d’une certaine rivalité entre les deux notions — la première trouvant son origine dans la philosophie grecque (φρόνησις) et ne jouant qu’un rôle modeste dans les écrits chrétiens des premiers siècles, la seconde étant presque inconnue des Grecs, mais abondamment présente dès l’origine en milieu chrétien. Ajoutons à cela que les tentatives scolastiques de synthèse ne sont pas toujours achevées.