Plusieurs essais sur les différents thomismes, lesquels ne se recoupent pas toujours, permettent de discerner héritage et divergences. Les divergences ne tiennent pas seulement à des positions débattues, mais à un équilibrage différencié et même conflictuel entre histoire et doctrine. D’un côté, est supposée la continuité du thomisme et, de l’autre, la discontinuité des concepts et des synthèses. La ligne de partage se situe entre historicité et historicisme. Un des enjeux est de savoir s’il est légitime sans naïveté d’œuvrer à l’actualisation du thomisme.
Plusieurs essais ont été consacrés à distinguer les thomismes. Tous sont éclairants. Pourtant, ils posent trois problèmes.1) Ces essais ne se superposent qu’en partie. 2) Ils trahissent une évolution. 3) Ils relèvent d’une analyse internaliste, celle des thomismes présentés par eux-mêmes. Il faudrait aussi considérer une analyse externaliste, venue de ceux qui ne sont pas thomistes, voire antithomistes, afin de mieux saisir à la fois ce que les thomismes sont, et la façon dont ils sont perçus.Plus que d’identifier les courants ou les personnes, il s’agit surtout d’interroger les théories et les pratiques. Les unes et les autres trahissent diverses manières de faire du thomisme, et partant d’en construire les représentations.
