Le Décret sur l’œcuménisme unit continuité (unité visible autour de l’évêque de Rome, liste de différences proche de celle de Trente) et nouveauté (certains biens spirituels dans les autres communautés chrétiennes comme telles, responsabilité partagée dans les divisions). Certains éléments du texte favorisent l’union de continuité et nouveauté : par exemple la compréhension organique de la hiérarchie des vérités, ou la relation à l’Église catholique des moyens de salut présents dans les autres communautés chrétiennes.
De tous les textes de Vatican II, le Décret sur l’œcuménisme est l’un des plus propices à des divergences d’interprétation. D’une part, il représente une nouveauté, d’autre part, certains trouvent cette nouveauté trop faible, du moins quant au texte conciliaire lui-même. Je vais d’abord essayer de cerner la part de nouveauté que représente l’appréciation positive de l’œcuménisme à Vatican II. Je présenterai ensuite brièvement la question à laquelle entend répondre le mouvement œcuménique à savoir la division des chrétiens, en tant que telle puis dans ses aspects disciplinaires et doctrinaux. Les différences doctrinales seront abordées de manière formelle et matérielle : cette distinction me semble utile pour la compréhension du texte, grâce à l’aide de saint Thomas. La question se pose aussi du fait même qu’il y a une division dans l’Église que la foi reconnaît comme une, et que cette division est due à des péchés, alors que le Credo affirme la sainteté de l’Église. Enfin, comme tous les textes du concile Vatican II, et davantage que la plupart d’entre eux, le Décret sur l’œcuménisme se prête à des interprétations divergentes. C’est ce que je pourrai indiquer en profitant de la présentation du texte et de ses questions.