La contribution aborde le statut « classique » du politique chez saint Thomas d'Aquin et Jacques Maritain: « Finis politicae est humanum bonum. » Maritain a développé cette tradition dans les combats de la première moitié du xxe siècle, en dégageant un chemin personnaliste vers les droits de l'homme dans lequel la personne est une substantialité spirituelle et une fin en soi. De cette manière, il a lié à la question politique celle anthropologique. En ajoutant l'anthropologie à l'éthique politique et en ayant recours au caractère normatif de l'idée de nature humaine, dans une époque où la position libérale et sécularisée refuse cette approche, le « thomisme politique» de Maritain maintient une actualité de premier ordre.