Les origines antiques de la relation

Matthieu Raffray
5,00 € l'unité
2012 - Fascicule n°3 2012 - Tome CXII
419 - 466
Article
Aristote, Relation, Philosophie

Sous titre

Naissance et développements de la notion chez les philosophes anciens

Résumé

Cet article retrace les développements de la notion de relation chez les philosophes anciens. Les textes de Platon révèlent une aporie de l’être relatif entraînant une évolution de la théorie des Idées ; l’analyse de différents passages d’Aristote montre une doctrine cohérente des relatifs, et souligne les difficultés d’interprétation qui s’en suivent ; la conception stoïcienne est analysée à la lumière de la logique des catégories. Sur la base de ces trois doctrines, la lecture de différents auteurs néoplatoniciens montre alors que la transmission de la théorie aristotélicienne des relatifs a été contaminée par des thèses typiquement stoïciennes, au point de substantialiser la relation et d’obscurcir à long terme la doctrine d’Aristote.

Extrait

Les grands domaines de la théologie mettent tous en jeu d’une façon ou d’une autre la notion de relation, ou du moins l’un de ses aspects. Qu’il s’agisse des relations trinitaires, de la relation de création, de l’Incarnation ou même de la théologie de la grâce, les questions centrales de la science théologique impliquent nécessairement une réflexion sur cette notion à la fois fort commune et tout à fait fondamentale selon le rôle qu’elle joue dans un système de pensée, quel qu’il soit. Parler d’une relation entre deux choses est en effet parfaitement banal, mais chercher à définir ce qu’est, ce qu’implique et ce que cause une relation prend immédiatement une tournure labyrinthique, tant la notion se rapporte à des réalités diverses, parfois même opposées et contradictoires : qu’ont en commun, par exemple, la relation de ressemblance entre deux gouttes d’eau et la relation subsistante de génération dans la personne du Père ?